tu es essoré
à force de te tordre
à te replier sur toi-même
jusqu’à ne plus former
qu’une petite boule qui roule
de part et d’autre de mon ventre

quelle vie
je te fais mener !
une ou deux tasses de café
un carré de chocolat
c’est tout
c’est peu
c’est rien
tu peux hurler
et te contorsionner
c’est normal

quelle vie
je vous fais mener !
paupières, crâne, cœur
membres, genoux, coudes
l’espoir est un lit douillet
un canapé est une victoire
mais vous être au quatre coins du pays
de l’aube au crépuscule
invincibles

because we’ll go to sleep when we’re dead
le cerveau ne peut se taire
mes oreilles n’ont pas besoin
d’entendre encore cette chanson
serrons-nous les coudes plutôt
prenons-nous entre quatre yeux
car sans vous je ne suis
qu’un souffle qui s’évaporera
et sans moi vous n’êtes
qu’un tas de viande désanimé

nous n’attendrons pas
de mourir
nous attendrons
vendredi soir
pour dormir
et deux heures
pour manger

Je participe du 28 septembre au 19 octobre 2022 à un atelier d'écriture intitulé "Le corps en tant qu'objet poétique et politique" animé par Pieterke Mol à la Maison du livre de Saint-Gilles. Ceci est le deuxième exercice de la deuxième séance, un texte écrit en 15 minutes en se focalisant sur une partie du corps douloureuse.