Didascalies

glouglou


le sang coulait
de mon ventre et dessinait
sur les draps un continent nouveau, aux frontières chancelantes, mon ventre comme un volcan, la lave qui glissait
sur mes flancs et tombait 
en cascade dans l’eau glacée, qui glougloutait
qui faisait 
des bulles, mes jambes comme des navires échoués 
sur la plage, en oblique, plantés 
comme des flèches encore vibrantes, à cause du choc brutal, de la rencontre violente, mon cœur qui est sorti 
par le trou, s’est envolé
est retombé
a rebondi 
et qui rebondit 
encore quand tu passes 
par là, dont je ne vois 
que les pieds nus que je ne vois 
plus quand ils s’enfoncent 
jusqu’aux chevilles dans la terre rouge et quand tu prends 
entre tes mains, contre ta joue, sous tes lèvres, mon cœur désormais endormi